Notre système de positionnement social: la confiance !
- Par maxdeomniiz
- Le 25/11/2017
- Dans ARTICLES
Le système du positionnement social comporte deux dimensions : la première est une échelle de la confiance en soi, la seconde concerne la confiance spontanée que l'on place dans les autres.
L'image de soi
Les attitudes correspondant aux deux pôles de cet axe sont la dominance et la soumission. Les effets de ces attitudes sont en cause dans la plupart des faits divers relatifs à la violence sociale (harcèlement, violences conjugales, etc.). Ils ont été largement décrits par de nombreux auteurs et dans de nombreux reportages animaliers qui montrent les efforts du dominant pour maintenir son rang dans le groupe, les attaques qu'il subit de la part des prétendants au pouvoir et le triste sort du dominant déchu qui doit quitter le groupe pour terminer sa vie en solitaire. A l'autre bout de l'axe, le soumis est délaissé, poursuivi, maltraité par les membres occupant une position intermédiaire dans la hiérarchie et il finit parfois par en mourir.
Les recherches en neurosciences ont mis en évidence l'importance de l'amygdale et du noyau accumbens, deux parties du cerveau limbique, dans les processus émotionnels en cause dans les rapports de force. Ainsi, on a montré que la destruction de l'amygdale altère la perception émotionnelle. L'expression de l'émotion sur le visage (ex : la peur), de même que la tonalité émotionnelle du langage ne sont plus perçues. Le noyau accumbens serait, quant à lui, impliqué dans l'expression motrice des émotions (le sourire, les postures agressives...).
L'image de l'autre
Les deux pôles de cette dimension sont, d'une part la méfiance ressentie et manifestée par le sujet en situation sociale (marginalité), d'autre part la disposition spontanée à la confiance sociale (intégration).
Dans le premier cas, le sujet adopte des attitudes de mise à distance : regard perçant et méfiant, recherche de signaux comportementaux justifiant la prudence dans la relation, retrait vis à vis d'un groupe amical ou festif, etc.
Dans l'autre cas, le sujet aborde les autres de manière grégaire et sympathique, il cherche à créer du lien social en nourrissant une confiance irraisonnée dans des inconnus, voire de la naïveté.
Des chercheurs suisses ont mis en évidence le rôle d'une hormone particulière produite par l'hypothalamus, l'ocytocine, dans les comportements de confiance (prêt de matériel, échanges affectifs, etc.). L'ocytocine semble être l'hormone de la confiance. Elle agit notamment sur le système amygdalien. La manifestation de comportements confiants va entraîner naturellement une réponse symétrique chez l'interlocuteur. Lui aussi aura tendance à entrer dans un processus de confiance partagée qui générera des relations sociales coopératives.
Dans le système de positionnement social, la seule position assurant des relations non perturbées se situe à l'intersection des axes, autrement dit quand le système est neutre, silencieux. Ce point est assimilable à l'attitude appelée en psychologie « assertivité », capacité à exprimer et à faire respecter ses besoins personnels tout en comprenant et respectant ceux des autres. Toutes les autres positions sur le graphique sont problématiques car elles induisent des rapports fondées sur la force, la soumission, la méfiance ou la naïveté. Ces positions relèvent de « troubles de l'humeur », elles ne sont ni fondées rationnellement, ni justifiées par une argumentation cognitive sincère. Il s'agit d'attitudes « de fond » qui produisent des comportements semblant avoir pour seul objectif le renforcement ou la confirmation de la position dans le groupe.
Le positionnement social imprègne fortement les comportements. On peut citer notamment les tendances à la recherche de personnalités complémentaires, ainsi, des couples se forment entre dominants et soumis d'une part, entre marginaux et intégrés d'autre part. De plus, le caractère non rationnel du positionnement se traduit par un ressenti très intense et irraisonné. On trouve dans les relations influencées par le positionnement social des caractéristiques des « jeux » dont l'Analyse Transactionnelle présente un inventaire détaillé. Dans ces comportements de nature compulsive et répétitive, les partenaires entrent souvent en rivalité en adoptant successivement des attitudes de persécuteur, de victime et de sauveur (cf. en AT le « triangle dramatique » de Karpman).
Cette représentation évoque la grille de l'Analyse Transactionnelle concernant les "positions de vie", avec une nuance importante. Alors que la grille des positions de vie détermine un secteur idéal (++) qui permet des relations constructives, cette approche énonce une thèse plus globale. Par exemple, la position Confiance en soi / Confiance en autrui peut être source de comportements perturbateurs (discours de « gourou », manipulation).